Si le calendrier initial prévoyait un départ de Paris le 30 décembre, c’était sans compter sur les caprices de la banquise Antarctique! Ça sera donc pour le 4 janvier. Le climat aime rappeler que c’est lui le boss au final. C’est du coup pour moi l’occasion de parler de la cause de ce retard: la tardive débâcle de la banquise.
Chaque année en fin d’été, le froid polaire s’installe. La surface de l’océan se refroidit et lorsqu’ elle atteint –1,8°C (l’eau salée gelant moins vite que l’eau douce), les premiers cristaux de glace se forment. La banquise naissante s’épaissit alors lentement et prolonge le continent Antarctique sur de très grandes distances.
Avec le retour de l’été, la banquise se retire sous l’effet du vent violent et de la houle de la mer agitée, généralement courant novembre. On observe alors de grandes plaques de glace se détacher de la banquise et partir à la dérive. Si ce phénomène peut être très rapide (quelques jours), il peut aussi tarder, ce qui est le cas actuellement. L’Astrolabe, le bateau qui amène le personnel et le matériel à la station depuis l’Australie, est resté bloqué à près de 100 km de la base Dumont d’Urville, empêchant le débarquement . S’il a récemment pu se rapprocher, cela engendre du retard sur les rotations suivantes de l’Astrolabe dont la mienne, R2 (voir ici pour plus de détails concernant les rotations de l’Astrolabe et sa position en temps réel).
L’Antarctique se laisse désirer, ça ne fera que rajouter à la délectation de sa découverte! Et puis faisons contre mauvaise fortune bon cœur: je peux encore me gaver de saumon, huitres, foie gras et chocolats en tout genres.
Si la banquise le veut bien, je vous donne rendez-vous début janvier. Passez de très bonnes fêtes!