Alors que l’équipe médicale se prépare depuis quelques séances à l’anesthésie, à la suture et autres petits plaisirs autour de notre médecin Pierre-Emmanuel, il était grand temps que les pompiers entrent en scène ! Nous avons la chance de compter parmi nous deux « vrais » pompiers volontaires, Ludovic et Bertrand, respectivement plombier et responsable de la centrale ici à DDU. Ils seront les deux pompiers « lourds » auxquels viendront se greffer une petite armée de pompiers « légers » censés les assister durant les interventions et éventuellement les relayer au cœur de celles-ci en cas de besoin.
Nous sommes tous biens conscients que nous ne deviendrons pas des pompiers en quelques séances de formations. Cependant la question est de savoir si nous laisserions un de nos camarade d’hivernage prisonniers des flammes car nous ne sommes pas pompiers ? La réponse est bien évidemment négative alors autant connaitre les bonnes attitudes et reflexes pour minimiser les risques en cas d’incendie et c’est bien pour cela que je me suis porté volontaire pour faire partie de la BPDDU, la Brigade des Pompiers de Dumont D’Urville !
Exercice 1 : trouver une victime dans un lieu fermé où un incendie s’est déclaré et où la visibilité est très réduite à cause de la fumée. Bon histoire de ne pas commencer trop compliqué, la victime est ici un bidon à ramener sans trop de dégats…Plus nous progresserons et plus les exercices se feront complets et réalistes.
Ludo et Bertrand nous explique le fonctionnement du matériel, en particulier de l’ARI qui nous laisse une autonomie de 15 à 20 minutes environ. Le but du test est aussi de voir si nous ne paniquons pas avec ce masque légèrement oppressant au départ. Lorsque la bouteille est presque vide, un signal sonore retenti, indiquant au pompier qu’il doit déguerpir au plus vite. Après un rappel de l’utilisation des extincteurs (nous avions suivi une formation à Brest pour apprendre à s’en servir et à les reconnaitre), nous commençons le test !
Je fais équipe avec Sylvain. Nous nous équipons et répartissons les rôles : Sylvain ouvrira la marche et sera chargé d’explorer les salles que nous traverserons et de m’indiquer le chemin. Quant à moi, ma tâche est d’assurer une ligne de vie tout au long de notre progression : en cas de problème durant l’intervention, cette corde que je dois nouer à intervalle régulier nous permet de rebrousser chemin rapidement et de ne pas nous perdre dans la fumée épaisse. Sylvain et moi sommes reliés par une petite corde d’1m25 extensible jusque 6m. Afin de mimer une épaisse fumée, Ludo et Bertrand nous couvre d’un sac plastique, visibilité réduite à néant ! Ils ont de plus semé de nombreuses embûches dans les deux salles qui font office de test (armoires en travers, canettes suspendues, cartons vagabonds…). La ligne de vie que nous voyons sur la figure ci-dessous n’est présente que dans la première salle, à nous de prendre le touret que l’on aperçoit dans le fond et de faire cette ligne dans les salles suivantes, le tout dans le noir et au milieu d’un bazar sans nom !
Mission accomplie, nous avons sauvé notre bidon, non sans l’avoir légèrement malmené sur le chemin du retour…espérons que notre potentielle future victime ne soit pas trop douillette ! Voilà un exercice qui me fut très utile et qui montre toute la complexité de la tâche des pompiers. Je précise d’ailleurs que nous n’avions pas encore d’extincteur ou de lance à porter en même temps que notre recherche de victime, sans parler du fait qu’il n’y avait pas de flammes, donc pas de chaleur insupportable durant notre exercice. Mais chaque chose en son temps, le prochain exercice sera plus compliqué !
J’en profite pour faire un petit clin d’œil à tous les pompiers que je connais, vous êtes au top les gars ! (allez, aussi ceux que je connais pas !).
Ce pompier dans l’âme !!! ^^
Biensur, un vrai héros! 🙂 et maintenant je suis dans l’équipe « Rescue », intervention sur la banquise et dans les crevasses! Tu peux m’appeler Bear Grylls…
Re-bonjour, Merci à nouveau pour ce reportage qui nous montre toute la complexité et la diversité de la vie à DDU. En métropole, ces tâches sont bien distinctes et on attend tout des autres sans se poser de question. Tout jeune qui passe le permis de conduire devrait faire une formation de secouriste, la vie tient parfois à quelques secondes! Dans ma (folle!) jeunesse j’ai pratiqué le secourisme avec la Sécurité civile et souvent avec les Pompiers de Paris, plus tard mes filles ont été pompiers volontaires dans notre village, c’est une formation utile et humaine à conseiller à tout jeune!
Au revoir et au prochain reportage! Amitiés 🙂
Je suis bien d’accord, nous devrions plus prendre le temps d’apprendre les gestes de premier secours car tout le monde est concerné. Et comme vous le dites ce n’est qu’une question de gestes techniques mais aussi de confiance en l’autre et un sens des responsabilités à prendre et apprendre. Chapeau à vous et vos filles, c’est un geste bien noble!