Dans les épisodes précédents : avion, bateau, bronzage puis froid, icebergs, vélodrome, tabouret ( pourquoi pas?!), pas trop de dodo, baleines et hélicoptère qui se pose.
Avant de poser pied à terre, bagages et matériels divers embarqués avec nous sont déchargés à vitesse grand V par le personnel technique, rodé à l’exercice. Derrière, Anne-Gaëlle, ma prédécesseur, est là pour m’accueillir : quelle délicate attention !
Elle devient alors ma guide attitrée, me fait un rapide aperçu des lieux, me montre ma chambre, que je partage pendant la période d’été avec Clément, ornitholoque de l’équipe précédente et sur le départ. Je suis Anne-Gaëlle avec attention, détournant parfois le regard pour observer les dizaines de manchots Adélie à quelques mètres de nous, pas inquiets pour un sous par cette agitation, et qui faut le dire sont plus occupés à essayer de faire survivre leurs poussins. Cette année est une vraie hécatombe, nous y reviendrons…
Je me pose alors quelques minutes dans ma chambre. Ce qui me marque d’abord est l’intensité du blanc qui nous entoure. Il est presque impossible au départ de regarder autour de soi sans de bonnes lunettes filtrantes. La vue de ma chambre est imprenable : « p…. je suis en Antarctique, truc de dingue ! » est la première chose qui me vient à l’esprit! Pas très classe peut-être mais je ne vais pas mentir pour me la jouer philosophe, j’aurai tout le temps pour partager de vraie réflexion sur mon expérience. J’ai d’ailleurs souvent pensé que les histoires que l’on nous raconte sur les célèbres premières phrases des explorateurs ou autres étaient un peu surfaites voire carrément du gros mytho pour leur donner une certaine aura. J’en suis maintenant un peu plus convaincu, clairement l’esprit à ce moment-là est incapable de construire une phrase digne de Bernard pivot tant la claque est violente, enfin pas moi en tout cas…
Pas le temps de souffler, je n’ai que quelques jours pour assimiler mon travail et suivre les conseils d’A.G : la passation commence. Les journées de travail s’enchaînent : tp d’alignement des optiques, tour des installations, simulation d’acquisition et de traitements des données, inventaires, envoie/réception des pièces…On a même fait la traditionnelle photo de passation, qui rejoindra les autres sur le mur de notre shelter Lidar, au top ! Anne-Gaëlle avait préparé une semaine de travail aux petits oignons, c’est une excellente professeure, je l’écoute attentivement pour ne pas ruiner tous ses efforts de pédagogie. Le courant passe très bien avec AG qui est très avenante. Ayant des projets à court terme relativement similaires, notamment une année au pôle nord, on s’imagine déjà s’y recroiser, ça serait bien fun ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver les aventures de son hivernage 2016 sur son blog: enterreadelie.wordpress.com
Entre ces sessions de travail, petit dej à 7h30, déjeuner à midi (précédé d’un apéro à 11h45 pour raconter nos matinées, bin oui…), diner à 19h (aussi précédé d’un apéro à 18h45, pour raconter nos après-midi, il y en a des choses a dire !). C’est l’occasion de faire connaissance avec mes compagnons, tout comme les sessions billards, baby, ping pong ou discussions diverses, toujours encerclés par nos fidèles amis, les manchots Adélie.
Je n’ai pas encore eu vraiment le temps de profiter de l’endroit mais ça ne saurait tarder, cette première semaine étant dédiée au travail. De plus, ayant encore énormément de mal à dormir par ce jour permanent qui dope nos hormones de l’éveil à en rendre jaloux Lance Armstrong, je suis il faut bien le dire éreinté ! (je passerai sous silence les soirées plus ou moins arrosées qui n’ont surement pas aidé à résoudre le problème…) Conséquence, je n’ai fait qu’une seule petite sortie sur la banquise et n’ai pas trop le temps pour alimenter le blog, pas aidé par le fait qu’il n’y a qu’un seul PC avec accès internet libre et que forcément il est très demandé, d’autant plus en période d’été (ici) où près de 80 personnes sont présentes. Je ferai au mieux jusque fin février, date à laquelle ou nous ne serons plus que 23 et tout deviendra alors plus calme et plus noir, je pourrai dormir !
Le jour de rédaction de cet article, le 22 Janvier, marque également la fin de la rotation R2. L’astrolabe déchargé des vivres et matériels, et reparti avec les hivernants de l’année précédente dont Anne-gaëlle. Le début d’après-midi fut assez morose sur la base, de très forts lien se sont noués ces dernières semaines avec les campagnards d’été et les premiers hivernants de mon année. Les départs ne sont jamais faciles mais font partie de notre aventure…Merci A.G pour ta sympathie et ta passation au top, et bon vent à toi!
A très bientôt pour le tour détaillé de la base et des activités des uns et des autres, qui sont aussi passionnantes que les personnes les menant.
ça à l’air tellement cool ! Profites bien !
Je lis le blog de la personne qui était la avant toi, en effet tu vas avoir du taff !
Carrément! Mon laser arrive la semaine prochaine, donc les nuits vont commencer!
Pouahaha too good ! Le « les soirées arrosées » m’ont bien fait rire, et surtout m’ont fait dire « ouais ok c’est bien Erwan ça! » 🙂
Profite gros, franchement c’est incroyable 🙂
Haha! Il ne faut pas cacher les détails de la vie sur base 🙂
J’essaie de profiter à fond ouais, c’est top!
Bises, j’espère que tout va bien à Lyon et pour le stade Malherbe!
je découvre votre blog cité par Anne-Gaëlle. Je me suis évidemment abonné au flux rss et je vais vous suivre tout au long de cette année. Je vous souhaite d’y passer une très bonne année ! Merci beaucoup de partager ces quelques instants tout là-bas.
Merci beaucoup, j’ai passé une super semaine avec Anne-Gaëlle, dommage que ce ce fut si court. J’espère que vous apprécierez autant nos aventures.
A bientôt!
Bonjour Erwan, merci pour ce beau reportage et pour les photos magnifiques; je suis fascinée par ces paysages, c’est là que l’on se rend le plus compte de la petitesse de l’homme malgré toute sa technique, de quoi nous rendre humble et plus respectueux envers la nature. A bientôt.
Merci pour votre commentaire. L’ambiance est enffet à couper le souffle, on se sent tout petit dans ce monde et effectivement ça rend humble, je profite de ma chance d’être la.
A bientôt